L'école des champs

 

Préface

L'ouvrage que voici est hors du commun.

Blanche Maynadier l'a souvent écrit avec ses larmes et n'a pas épargné au lecteur les détails de scènes douloureuses qui ont si cruellement éprouvé son enfance.

Mais de ces tristes événements elle n'a tiré aucun << effet >> facile, mélodramatique ou littéraire. Elle est restée  << vraie >>, c'est à dire aussi simple, aussi naturelle que l'était la fillette campagnarde dont elle retrace simplement l'existence quotidienne.

Son livre est à la fois un témoignage et un document. Il intéressera sans nul doute les historiens et les érudits qui se penchent déjà sur la vie paysanne d'entre les deux guerres, celle de 1914 et celle de 1940. Mais il retiendra aussi l'attention de tous ceux qui s'attachent à explorer la psychologie enfantine, tout à la fois si simple et si mystérieuse.

Livre d'actualité donc mais aussi oeuvre durable.

Car si la cadre sociologique peut sembler s'éloigner, l'âme enfantine continuera de poser une éternelle question. Or le talent naturel de l'auteur renforce la qualité du témoignage.

Rendons grace à Blanche Maynadier d'avoir si bien su, avec tant de spontanéité, de simplicité, de fraîcheur, faire l'histoire de son enfance un récit aussi vivant.

Le temps de la moisson

(extrait)

Le travail des champs passe avant toutes choses; les foins terminés vient le temps de la moisson. Il faut couper les blés, les engranger, les battre. Naturellement en prenant de l'âge et de la force, je suis là, près des chevaux dans les champs. Dès qu'il fait beau, c'est à dire dès fin mars, je délaisse l'école et suis toute la journée avec mon père dans les champs.

Il faut préparer la moissonneuse-lieuse. Cette machine assez récente est un grand progès pour les paysans. Auparavant les hommes se servaient d'une faux, et un peu plus tard, d'une faucheuse mécanique.

Les femmes ramassaient les épis avec une faucille, et en faisaient de grosses gerbes. Pour chaque gerbe, elles confectionnaient un lien avec des tiges de blé entrelacées. elles posaient la gerbe sur ce lien et l'aplatissaient d'un coup de genou, ramenaient l'attache par dessus, la tordaient et la glissaient d'une certaine façon.

La gerbe ne se détachait pas. Tout cela allait plus vite à faire qu'à raconter. C'était un travail pénible.

... A la maison il n'y avait ni cris, ni gifles, ni caresses ni compliments, tout suivait son cours normalement, chacun à sa place, il fallait faire ce que commandaient les saisons et mon père.

Il dirigeait tout. On ne devait pas se poser de questions, ni chercher à comprendre : ce qu'il disait était parole d'évangile. Il fallait obéir. Cela ne nous venait même pas à l'esprit de discuter ; on obéissait au premier ordre, et papa ne le répétait pas deux fois...

L'école des champs

Récit de

Blanche Maynadier

Souvenirs d'une petite fille nèe le 3 mai 1923 dans une famille de paysan, qui espérait l'arrivée d'un garçon. Elle allait donc "être" le garçon que le couple attendait.

Blanche avait à peine quatre ans lorsque sa mère décéda, épuisée par le travail, et c'est donc très jeune qu'elle aida son père dans les travaux de la ferme. Ce qui lui valut d'être plus souvent dans les champs qu'à l'école...

Elle relate cette période sans amertume, en toute simplicité, et pourtant, il fallut bien du courage à cette petite fille pour affronter la rudesse du labeur... Cette petite fille qui fut plus souvent dans les champs qu'en classe est cependant devenue Blanche Maynadier, la poétesse qui a su toucher les coeurs !

Un livre à lire, riche d'enseignement. Une leçon de vie, une autre époque... A découvrir pour certains, à savourer pour les autres qui retrouveront le souvenir des moissons, des gerbes, des lieuses, de l'ambiance si particulière qu'était la moisson d'antan

Pour les personnes intéressées par ce livre et désireuses de se le procurer, contacter  Martial (fils de Blanche) président de : l'Association du PARC-Blanche MAYNADIER, figurant dans les liens externes, colonne de droite de mon blog.