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La vie d'antan
4 mai 2010

Les métiers d'autrefois : Blanchisseuse

blanchisseuses

Blanchisseuse

Au moyen âge, au sein de la bourgeoisie parisienne et dans toutes les communautés, notamment religieuses, le linge est lavé à domicile, avec moult soins. Des marchands ambulants vendent des cendres pour la lessive. Au XVIIème siècle, les lavandières vont battre à la rivière. En lavant le linge, elles contaminent l'eau. Aussi, pour protéger la santé publique, des ordonnances limitent-elles les lieux de lavage.

Petit à petit, le métier s'organise et les premiers entrepreneurs s'installent, notamment sur les berges de la Seine à Paris. Moyennant un salaire mensuel, ils blanchissent chaque jour des grandes maisons qui les emploient. D'autre part, dès le début du XVIIIème siècle, les blanchisseuses disposent de petits bateaux et l'obligation de laver dans des bâteaux spéciaux s'étend.

On construit alors des bateaux selles, plats et couverts, dont les bords sont garnis de tablettes. Les propriétaires des bâteaux perçoivent une taxe de quatre sous par personne, plus un sou de location pour l'indispensable baquet. Le développement de l'hygiène et des soins de propreté, la réduction du temps de travail (loi du 9 mars 1900) entraînent un énorme développement de la profession.

Ainsi, au début du XXème siècle, l'entretien du linge de la capitale occupe 35000 personnes à Paris et 2500 en banlieue, dont une majorité de femmes. Les ateliers de petite blanchisserie sont uniquement insalubres, au rez-de- chaussée, dans les ruelles où l'air ne pénètre jamais. Les buanderies sont uniquement aérées par la porte, le inge blanchi bouchant les fenêtres. La vapeur qui se dégage des fers chauffés au charbon de bois et au gaz pollue l'air de ces bouges étroits et encombrés. La législation visant à améliorer les conditions de travail reste mal appliquée.

Les ouvrières blanchisseuses, à l'exception de celles employées dans la grande industrie et les vastes établissements, travaillent en général pour deux ou trois patrons. Elles touchent un salaire, plus le droit au lavage gratuit de leur linge personnel et celui de leur famille. Les hommes, très minoritaires, sont presque exclusivement employés comme garçons de lavoir, livreurs ou attachés à des travaux mécaniques trop durs pour les femmes.

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Une profession qui mouille

Au XIX siècle, l'alcoolisme constitue un grand fléau : les trois quarts des ouvriers absorbent régulièrement apéritifs, rhum, du matin et absinthe. De nombreux cafés s'installent dans les grands centres de blanchissage. La profession est par ailleurs éprouvante. "Toute la journée dans un baquet jusqu'à mi-corps, à la pluie, à la neige, avec le vent qui vous coupe la figure ; il faut laver... On a ses jupes toutes mouillées dessus et dessous" écrit Victor Hugo dans les misérables.

La tuberculose est responsable de plus de la moitié des décès chez les blanchisseuses et repasseuses contaminées par le linge, rarement désinfecté à son arrivée. Les lésions de la peau, dues aux lessives corrosives, les lombalgies, les varices, les accouchements prématurés sont le lot commun de ces femmes qui portent des charges trop lourdes et travaillent san cesse debout.

Extrait : Les métiers d'autrefois, de Marie-Odile Mergnac,

Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Dejean, Archives et Culture

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Commentaires
D
quand ce metier a commencer ?????
L
Un dur métier qui a tué beaucoup de femmes<br /> Bonne soirée Latil
La vie d'antan
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