Disparition du servage

Disparition du servage

Du douzième au quatorzième siècle la condition des paysans, les serfs et les libres, s'améliora et le servage disparut presque complètement.

Cette transformation résulta de causes multiples et d'abord du sentiment religieux, que les croisades réveillèrent ou exaltèrent : on commença à penser que "formée à l'image de Dieu, toute créature humaine devait être franche (libre)".

D'autre part les seigneurs, pour partir en croisade, eurent besoin d'argent. Dans la suite beaucoup comprirent que leur intérêt bien entendu était de laisser le paysan travailler en paix et de bon coeur.

Ils furent ainsi conduits à vendre ou à donner des libertés à leurs serfs. Ceux-ci obtinrent que la taille fût fixée invariablement comme l'était le cens, cela s'appela s'abonner.

Ils achetèrent le droit de se marier où, et comme il leur plairait. Beaucoup achetèrent même leur affranchissement complet.

Dès la fin du douzième siècle, il n'y avait presque plus de serfs en Normandie. Au treizième siècle, les affranchissements se multiplièrent dans tout le royaume.

Au début du quatorzième siècle un fils de Philippe le Bel, Louis X invoquant "le droit de la nature" qui est que  "chacun naisse franc", en réalité par besoin d'argent, affranchir moyennant finances les serfs du domaine royal.

Il invita du même coup tous les seigneurs du royaume "à prendre exemple de lui". L'appel ne fut pas entendu de tous et ce fut seulement au milieu du quinzième siècle, sous le règne de Charles VII, et la guerre de cent ans terminée, qu'eurent lieu les grands affranchissements.

Quant aux paysans libres, en même temps que les serfs et comme eux à prix d'argent, ils avaient obtenu des réductions de corvées et de redevances, parfois l'abolition d'une partie des banalités, enfin des exemptions partielles de service militaire.

A la fin du quinzième siècle, la paix rétablie en France, les rois étant assez forts pour assurer presque partout le maintien de l'ordre, le paysan français voyait commencer pour lui une période d'aisance relative...

Comments

[zoreille fany]

Ton sujet est très intéressant et bien expliqué et j'aime les photos qui accompagnent ton article. C'est agréable de venir chez toi, je m'y sens bien. Merci pour ton message. Bon week-end et bisous

[latil]

Une chronnique trés interressante sur la disparition du servage.Les religieux y furent pour beaucoup.J aime les belles images certainement en provenance de quelques manuscrits. Sur la premiére image on peut voire un paysan juché sur son cheval, ce qui est assez inhabituel, car cela fatigue inutilement la béte.
Bonne soirée Latil